Lot 17
Catalogue
Estimation : 8 000 € - 12 000 €
Henry de GROUX (Bruxelles, 1866 - Marseille, 1930)
Médée cueille les fleurs nées du sang de Prométhée
Huile sur toile
Signée ‘Henry de Groux.’ en bas à droite
(Restaurations)
Sans cadre
Medea picks the flowers born of the blood of Prometheus, oil on canvas, signed, by H. de Groux
29.92 x39.37 in.
76.0 x 100.0 cm
Provenance : Collection M. Tahan [mentionné dans La Plume en 1899] ;
Collection Gérard Lévy ;
Puis par descendance
Expositions : Esthètes et Magiciens / Symbolistes des collections parisiennes, Paris, Musée Galliera, décembre 1970 – janvier 1971, cat. n° 66 : « Médée cueille les fleurs nées du sang de Prométhée » [étiquette au verso]
Bibliographie : « Numéro spécial consacré à Henry de Groux », La Plume, n° 239-240, 1er - 15 avril 1899. Textes de Léon Bloy, Léon Souguenet, Camille Lemonnier, Jules Destrée, Arsène Alexandre, Armand Dayot, Charles Buet, André Fontainas, William Ritter, Léon Maillard, Charles Morice, Charles Saunier, Marcel Batillat, Louis Gillet, Edouard Girard et l'artiste. Nombreuses illustrations et reproductions en noir, décrit p. 77-78, mentionné p. 93 : « Médée cueille les fleurs nées du sang de Prométhée, appartient à M. Tahan »
« Le Prométhée, voleur du feu, est châtié sur un rocher, au milieu d’une Caspienne sanglante : un océan qu’on suppose porté à de froides altitudes, avec toutes les couleurs du feu ; les écarlates se disputent avec les pourpres, les verts combattent les ocres, les noirs, vaincus, reculent. Des baves blanches écument. Le feu triomphe. Voilà les sublimités de couleurs que de Groux peut atteindre. Il est toujours peintre sur la pierre même. Il a créé d’étonnantes figures. Ce n’est pas par des chaînes que Prométhée est lié à son roc. Son accablement l’y rive. Éternellement hébété et moulu, il attendra sans bouger les crocs et les griffes du vautour : il ne portera même pas ses mains sur la plaie rose d’où s’écoulent ses entrailles exsangues. Il distingue avec horreur, dans le bruit des vagues, le bruit des ailes qui approchent. Mais dans ses yeux obstinés vit une seule idée : ne pas céder aux dieux<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank"><strong><i>[1]</i></strong></a>. » Cette description éloquente que fait de notre grande toile l’historien de l’art Louis Gillet en 1899 parvient à traduire toute la puissance évocatrice propre aux œuvres d’Henry de Groux. Mieux connu en France depuis la publication de son Journal par l’INHA<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank">[2]</a>, l’artiste belge s’impose comme l’un des représentants les plus fascinants du symbolisme européen, à travers d’ambitieuses compositions mettant en scène comme ici les grands sujets mythologiques ou historiques, mais aussi les maîtres de la peinture, de la littérature et de la musique, tels Delacroix, Dante, Wagner ou Beethoven.
<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank">[1]</a> Gillet, Louis, « Numéro spécial consacré à Henry de Groux », La Plume, n° 239-240, 1er - 15 avril 1899, p. 77-78.
<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank">[2]</a> Sous la direction de Rodolphe Rapetti et Pierre Wat, texte établi et annoté par Pierre Pinchon, Rodolphe Rapetti, Thomas Schlesser, Pierre Wat, avec la collaboration d’Anne-Elisabeth Lambert, Henry de Groux 1866-1930, Journal, Paris, Editions Kimé et INHA, 2007, 326 pages.
Henry de GROUX (Bruxelles, 1866 - Marseille, 1930)
76.0 x 100.0 cm
« Le Prométhée, voleur du feu, est châtié sur un rocher, au milieu d’une Caspienne sanglante : un océan qu’on suppose porté à de froides altitudes, avec toutes les couleurs du feu ; les écarlates se disputent avec les pourpres, les verts combattent les ocres, les noirs, vaincus, reculent. Des baves blanches écument. Le feu triomphe. Voilà les sublimités de couleurs que de Groux peut atteindre. Il est toujours peintre sur la pierre même. Il a créé d’étonnantes figures. Ce n’est pas par des chaînes que Prométhée est lié à son roc. Son accablement l’y rive. Éternellement hébété et moulu, il attendra sans bouger les crocs et les griffes du vautour : il ne portera même pas ses mains sur la plaie rose d’où s’écoulent ses entrailles exsangues. Il distingue avec horreur, dans le bruit des vagues, le bruit des ailes qui approchent. Mais dans ses yeux obstinés vit une seule idée : ne pas céder aux dieux<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank"><strong><em>[1]</em></strong></a>. » Cette description éloquente que fait de notre grande toile l’historien de l’art Louis Gillet en 1899 parvient à traduire toute la puissance évocatrice propre aux œuvres d’Henry de Groux. Mieux connu en France depuis la publication de son Journal par l’INHA<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank">[2]</a>, l’artiste belge s’impose comme l’un des représentants les plus fascinants du symbolisme européen, à travers d’ambitieuses compositions mettant en scène comme ici les grands sujets mythologiques ou historiques, mais aussi les maîtres de la peinture, de la littérature et de la musique, tels Delacroix, Dante, Wagner ou Beethoven.
<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank">[1]</a> Gillet, Louis, « Numéro spécial consacré à Henry de Groux », La Plume, n° 239-240, 1er - 15 avril 1899, p. 77-78.
<a href="about:blank" rel="noopener noreferrer" target="_blank">[2]</a> Sous la direction de Rodolphe Rapetti et Pierre Wat, texte établi et annoté par Pierre Pinchon, Rodolphe Rapetti, Thomas Schlesser, Pierre Wat, avec la collaboration d’Anne-Elisabeth Lambert, Henry de Groux 1866-1930, Journal, Paris, Editions Kimé et INHA, 2007, 326 pages.
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