Lot 11
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Estimation : 1 200 € - 1 500 €
Charles-Lucien BONAPARTE (1803-1857), ornithologue.
Lettre autographe signée à Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. 3 pp. ½ in-4. Spa, 27 août 1849. Adresse au dos.
Belle lettre sur la République romaine, écrite de son exil, demandant l'appui de ses confrères de l'Académie des sciences [il prit une part active à l'insurrection romaine (1847-1849) ; en 1849, il est élu à l'assemblée romaine, participe à la création de la République romaine ; il devient le vice-président du conseil législatif et participe à la défense de Rome contre les quarante mille soldats français envoyés par son cousin, Louis-Napoléon ; il quitte Rome après que l'armée républicaine eut été défaite en juillet 1849 ; il débarque à Marseille, mais il doit quitter le pays sur ordre de Louis-Napoléon ; il part alors en exil à Leyde]. « Malgré votre silence, je ne puis douter de votre vieille et sincère amitié et de l'intérêt que vous me portez dans ces douloureuses circonstances […]. Vous connaissez la manière indigne et antifrançaise dont on a agi envers moi !... que dis-je indigne ?... digne en tout des lâches assassins de la République Romaine, et des pygmées qui rêvent l'empire sans la gloire, et trahissent par fausse ambition et avidité d'or ou de pouvoir encore plus la cause de la France que celle des peuples qu'ils oppriment en trompant une nation grande et généreuse. Bien des amis m'ont engagé et m'engagent à réclamer à la Chambre contre l'abus de pouvoir qui m'a éloigné et m'éloigne du pays où je suis né et au quel (je défie n'importe qui de prouver le contraire), je n'ai jamais renoncé, comme plusieurs de mes parents représentants du peuple français de par leur nom, etc. tout en servant dans mon exil d'un demi-siècle la cause de la liberté, de la civilisation et du progrès en Amérique, en Angleterre, en Italie, ne pouvant le faire en France qui certes n'a jamais eu à rougir de moi comme l'un de ses enfants !... ». Il plaide longuement sa cause, expliquant ses actions, se défendant d'avoir porté les armes contre la France. Il demande l'appui de ses confrères de l'Institut. « Membre de l'Institut, ce corps ne me doit-il pas protection et appui ? C'est ce que je me suis demandé !... Si Arago a tant fait pour Mellori à ce titre auprès des gouvernements étrangers, ne trouverai-je personne qui prenne l'initiative à mon égard ?... C'est ce que je viens vous demander en même temps qu'un conseil aussi patriotique qu'éclairé ». Il ajoute en postscriptum : « Je vous laisse juge s'il est utile et convenable de faire connaître cette lettre ou les sentiments qu'elle contient : je vous serai, dans tous les cas, obligé de la communiquer à Arago et à Milne-Edwards, avec mes affectueux compliments qui s'étendent à tous, ceux de mes collègues de Paris qui se rappelleront de moi et surtout messieurs Le Verrier, Duméril, Blainville, Valenciennes, Jussieu, etc.
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