Lot 34
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Estimation : 600 € - 800 €
[Isidore GEOFFROY SAINT-HILAIRE]. Catherine (ou Kate) McKEAN, femme de sciences américaine ; elle travailla au Jardin des Plantes de Paris et fut en relation avec les savants français comme Geoffroy Saint-Hilaire ou Constant Duméril ; elle fut aussi une collaboratrice d'Henry Charles Carey (1793-1879).
6 lettres autographes signées à Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, 23 pp. in-8. Paris, Londres, Philadelphie et Baltimore, 1860-1861.
Sur la situation en Amérique au moment de l'élection d'Abraham Lincoln et sur sa traduction et sa tentative d'édition aux États-Unis des travaux de Geoffroy Saint-Hilaire.
Elle raconte son voyage dans l'Europe du sud puis son retour aux Etats-Unis où elle tente de faire éditer ses traductions de travaux de Geoffroy Saint-Hilaire. Puis évoque le climat politiques qui règne en Amérique au moment des élections présidentielles qui verront la victoire d'Abraham Lincoln. « Cette élection n'a jamais été d'une plus grande importance parce qu'il s'agit d'un changement complet de notre politique, changement qui ne deviendra possible qu'en secouant le joug d'une partie qui, malgré son nom de « Democrat » est celui de l'esclavage. Sans doute vous mettez un faible intérêt à nos luttes de politique, mais moi, je les tiens d'une portée immense, non seulement pour nous, par réflexion pour le monde entier […] ». Elle joint deux listes de questions, demandant des précisions, afin de terminer sa traduction : « […] 410. Sa démission, en 1841. Est-ce vous qui l'avez remplacé ? Ces deux chaires de la Faculté des sciences et du Muséum, n'ont-ils jamais été occupés que par votre père et par vous ? […] ». Après l'élection de Lincoln, la tension est plus vive que jamais dans le pays. « Vous connaissez, sans doute, la position menaçante où nous sommes actuellement dans ce pays, à la veille, à ce qu'il paraît, d'une révolution, dont l'attente paralyse tout, et affecte les intérêts de tout le monde. Il y a suspension presque complète de l'action et du mouvement social, chacun se félicitant s'il peut vivre au jour le jour. Dieu seul sait ce qui en sera le résultat, cependant j'ai beaucoup de foi dans le peuple et dans les institutions républicaines, et je ne vois plus les choses tout en noir que beaucoup de monde. Presque tous nos maux se résument dans la question brûlante de l'esclavage […]. Croyez que je revisite souvent, par la pensée, ce Jardin des plantes qui a tant d'intérêt pour moi et que je voudrais pouvoir un jour revisiter en personne. Je vois, à grand regret, que vous avez perdu le vénérable M. Duméril. Encore un anneau rompu avec cette génération qui a vu et fait de si grandes choses […]. Aux vacances de Noël, ayant quelques heures à ma disposition, je les ai passées à parcourir les planches du grand ouvrage sur l'Égypte […]. Je serai très contente de recevoir l'exemplaire de votre nouvel ouvrage sur l'acclimatation des animaux […]. J'ai envoyé au Journal Américain de la Science votre petit article sur l'Espèce, mais je n'ai pas encore eu de réponse décisive ; on a tant de contributeurs que bien souvent il faut attendre quelques mois pour qu'on y fasse attention. M. Agassiz est l'associé en zoologie de ce journal […] ».
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