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Lot 1
Catalogue
Estimation : 12 000 € - 15 000 €
Carlos SCHWABE (Altona, 1866 - Paris, 1926) Femme au berceau parmi les fleurs ou La Parque Aquarelle gouachée sur traits de crayon, passée au stylet Signée ‘CARLOS SCHWABE.’ en bas Porte plusieurs étiquettes au verso The Fate, watercolour gouache on pencil strokes, signed, by C. Schwabe 10.43 x 6.3 in. 26.5 x 16.0 cm Provenance : Collection Gabriel Séailles (1852-1923) ; Collection de son épouse Octavie Séailles, née Marie Virginie Octavie Paul (1855-1944) [étiquette au verso] ; Puis par descendance à sa fille Andrée Séailles (1891-1983) ; Acquis auprès d’Andrée Séailles en septembre 1964 par Gérard Lévy ; Collection Gérard Lévy ; Puis par descendance Expositions : Neue Kunst in des Schweiz zu Beginn unseres Jahrhunderts, Zurich, Kunsthaus, 19 août – 24 septembre 1967, cat. n° 224 : « Parze » [étiquette au verso] Il Sacro e il profano, nell’arte dei Simbolisti, Turin, Galleria Civica d’Arte Moderna, juin- août 1969, cat. n° 196 reproduit p.174 : « Nel giardino in fiore » [étiquette au verso] The Sacred And Profane In Symbolist Art, Toronto (Canada), Art Gallery of Ontario, 1er -26 novembre 1969, cat. n° 178 :”Parque” [étiquette au verso] Bibliographie : Art et Décoration, 1er semestre 1905, reproduit [hors texte] p. 69 : « aquarelle de Carlos Schwabe » Jumeau-Lafond, Jean-David, Carlos Schwabe, Symboliste et visionnaire, ACR Edition, 1994, reproduit p. 117 : « Femme au berceau parmi les fleurs » ou « La Parque » (œuvre datée vers 1900) Né à Altona en Allemagne, Carlos Schwabe vit tout d’abord en Suisse, où il se forme auprès de Joseph Mettey à l’École des arts industriels de Genève, avant de s’installer définitivement à Paris en 1884. Autodidacte, il ne suit aucun cursus académique et expose pour la première fois en 1891 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Bien que d’un tempérament solitaire, il se rapproche des cercles littéraires et artistiques parisiens et se lie avec le Sâr Péladan. Auteur en 1892 de l’affiche du premier Salon de la Rose+Croix, ses œuvres qu’il y expose, particulièrement remarquées, sont autant de manifestes du symbolisme, traduisant un art mystique qui entre en résonnance avec la philosophie ésotérique du Sâr. Prenant part à l’important développement que connaît alors le monde bibliophilique, il s’adonne à l’illustration et fournit un nombre considérable de dessins pour des textes de Mallarmé, Baudelaire, Maeterlinck, Hérédia et Loüys. Très actif en France, Schwabe expose également régulièrement à la Sécession de Munich dès 1893, à Bruxelles, à Genève, et devient membre de la Sécession viennoise en 1897. Fidèle à son idéal esthétique jusqu’à sa mort en 1926, l’artiste a toujours tenu à préserver son pinceau des expérimentations modernistes portées au début du siècle dernier par les avant-gardes. La perfection de son dessin et son sens du décor valent à Carlos Schwabe de compter parmi les plus importants illustrateurs de son temps. Réalisée plusieurs années après la première Parque d’un archaïsme un peu anguleux et hiératique, notre aquarelle témoigne des évolutions technique et stylistique que connaît l’œuvre de Carlos Schwabe dans la dernière décennie du XIXème siècle. Outre une plus grande souplesse graphique, il semble que l’artiste s’oriente vers un monde plus bucolique, apaisé et serein, reflétant sans doute un certain isolement accentué par la trop grande rareté des commandes. Dépouillée de tout langage ésotérique ou didactique, la composition se veut plus simple, accessible et familière. Entourée d’une végétation minutieusement fleurie, la figure se montre ainsi séduisante et charnelle, le visage baigné d’une douce lumière, les yeux baissés, plus accaparés par son affection toute maternelle que par un quelconque épanchement mystique. En ce sens, l’œuvre garde toute son essence symboliste en livrant la poésie délicate d’une maternité encore un peu mélancolique, mais sublimée par la grâce d’une nature aux allures de jardin secret. Nous remercions Monsieur Jean-David Jumeau-Lafond de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre par un examen de visu en date du 28 novembre 2024 ainsi que pour son aide précieuse à la rédaction de cette notice. Carlos SCHWABE (Altona, 1866 - Paris, 1926) 26.5 x 16.0 cm Né à Altona en Allemagne, Carlos Schwabe vit tout d’abord en Suisse, où il se forme auprès de Joseph Mettey à l’École des arts industriels de Genève, avant de s’installer définitivement à Paris en 1884. Autodidacte, il ne suit aucun cursus académique et expose pour la première fois en 1891 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Bien que d’un tempérament solitaire, il se rapproche des cercles littéraires et artistiques parisiens et se lie avec le Sâr Péladan. Auteur en 1892 de l’affiche du premier Salon de la Rose+Croix, ses œuvres qu’il y expose, particulièrement remarquées, sont autant de manifestes du symbolisme, traduisant un art mystique qui entre en résonnance avec la philosophie ésotérique du Sâr. Prenant part à l’important développement que connaît alors le monde bibliophilique, il s’adonne à l’illustration et fournit un nombre considérable de dessins pour des textes de Mallarmé, Baudelaire, Maeterlinck, Hérédia et Loüys. Très actif en France, Schwabe expose également régulièrement à la Sécession de Munich dès 1893, à Bruxelles, à Genève, et devient membre de la Sécession viennoise en 1897. Fidèle à son idéal esthétique jusqu’à sa mort en 1926, l’artiste a toujours tenu à préserver son pinceau des expérimentations modernistes portées au début du siècle dernier par les avant-gardes. La perfection de son dessin et son sens du décor valent à Carlos Schwabe de compter parmi les plus importants illustrateurs de son temps. Réalisée plusieurs années après la première Parque d’un archaïsme un peu anguleux et hiératique, notre aquarelle témoigne des évolutions technique et stylistique que connaît l’œuvre de Carlos Schwabe dans la dernière décennie du XIXème siècle. Outre une plus grande souplesse graphique, il semble que l’artiste s’oriente vers un monde plus bucolique, apaisé et serein, reflétant sans doute un certain isolement accentué par la trop grande rareté des commandes. Dépouillée de tout langage ésotérique ou didactique, la composition se veut plus simple, accessible et familière. Entourée d’une végétation minutieusement fleurie, la figure se montre ainsi séduisante et charnelle, le visage baigné d’une douce lumière, les yeux baissés, plus accaparés par son affection toute maternelle que par un quelconque épanchement mystique. En ce sens, l’œuvre garde toute son essence symboliste en livrant la poésie délicate d’une maternité encore un peu mélancolique, mais sublimée par la grâce d’une nature aux allures de jardin secret. Nous remercions Monsieur Jean-David Jumeau-Lafond de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre par un examen de visu en date du 28 novembre 2024 ainsi que pour son aide précieuse à la rédaction de cette notice.
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Collection Gérard Lévy : Rêveries fin-de siècle
75008 Paris - France
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11/02/2025 : 14h30
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