Lot 26
Catalogue
Estimation : 8 000 € - 12 000 €
Paul Elie RANSON (Limoges, 1861 – Paris, 1909)
Sorcière à la rivière
Plume et encre de Chine, fusain
Signé ‘P. Ranson’ en bas à droite
Signé des initiales ‘P. R.’ en bas au centre
Sans cadre
Witch by the river, brush pen, indian ink and charcoal, signed, by P. E. Ranson
8.07 x 11.02 in.
20.5 x 28.0 cm
Provenance : Collection Gérard Lévy ;
Puis par descendance
Penchée au bord d’une rivière, une jeune femme nue use de son battoir pour battre son linge afin d’en faire sortir la lessive et la crasse. Ce qui pourrait s’apparenter à une simple scène de vie quotidienne se teinte ici d’un ésotérisme cher à Paul Ranson. Notre lavandière prend des allures de sorcière en plein ouvrage occulte, et cela tient en partie à la mauvaise réputation dont souffrait parfois la profession, par les nombreuses recommandations superstitieuses dispensées lors des grandes lessives. Lorsque le puchage se déroulait la nuit, au clair de lune, l’assemblée de femmes laborieuses ne dédaignait pas de vider quelques bouteilles de cidre ou de vin, contribuant à entretenir une aura de légende autour de leur travail nocturne. Fidèle à ses principes nabis, Ranson joue ainsi avec l’iconographie traditionnelle de peintres d’histoire qui multiplient sur leurs toiles les ondines aquatiques et autre Narcisse. Selon Marc-Olivier Bitker, spécialiste de l’artiste, le modèle représenté serait probablement l'actrice, journaliste et autrice polonaise Gabriela Zapolska, proche du groupe des nabis, vivant deux ans avec Paul Sérusier. Dans un traitement synthétique emprunté aux japonais qui use des seuls noir et blanc de l’encre de Chine et du papier, l’artiste associe à sa figure une multitude d’animaux et symboles. Un hibou déploie ainsi ses ailes sur un arbre mort, des têtards, grenouilles et monstres hybrides jaillissent de l’eau à gauche alors que des ossements de chevaux jonchent le sol à droite. Autant d’éléments qui résonnent comme une invitation spirituelle proprement symboliste à se dépouiller de ses tourments mortifères pour plonger son linge sale dans l’eau claire de la miséricorde divine.
Nous remercions Monsieur Marc-Olivier Bitker de nous avoir confirmé l’authenticité de cette oeuvre par un examen de visu en date du 21 novembre 2024. Ce dernier propose de la dater vers 1893.
Paul Elie RANSON (Limoges, 1861 – Paris, 1909)
20.5 x 28.0 cm
Penchée au bord d’une rivière, une jeune femme nue use de son battoir pour battre son linge afin d’en faire sortir la lessive et la crasse. Ce qui pourrait s’apparenter à une simple scène de vie quotidienne se teinte ici d’un ésotérisme cher à Paul Ranson. Notre lavandière prend des allures de sorcière en plein ouvrage occulte, et cela tient en partie à la mauvaise réputation dont souffrait parfois la profession, par les nombreuses recommandations superstitieuses dispensées lors des grandes lessives. Lorsque le puchage se déroulait la nuit, au clair de lune, l’assemblée de femmes laborieuses ne dédaignait pas de vider quelques bouteilles de cidre ou de vin, contribuant à entretenir une aura de légende autour de leur travail nocturne. Fidèle à ses principes nabis, Ranson joue ainsi avec l’iconographie traditionnelle de peintres d’histoire qui multiplient sur leurs toiles les ondines aquatiques et autre Narcisse. Selon Marc-Olivier Bitker, spécialiste de l’artiste, le modèle représenté serait probablement l'actrice, journaliste et autrice polonaise Gabriela Zapolska, proche du groupe des nabis, vivant deux ans avec Paul Sérusier. Dans un traitement synthétique emprunté aux japonais qui use des seuls noir et blanc de l’encre de Chine et du papier, l’artiste associe à sa figure une multitude d’animaux et symboles. Un hibou déploie ainsi ses ailes sur un arbre mort, des têtards, grenouilles et monstres hybrides jaillissent de l’eau à gauche alors que des ossements de chevaux jonchent le sol à droite. Autant d’éléments qui résonnent comme une invitation spirituelle proprement symboliste à se dépouiller de ses tourments mortifères pour plonger son linge sale dans l’eau claire de la miséricorde divine.
Nous remercions Monsieur Marc-Olivier Bitker de nous avoir confirmé l’authenticité de cette oeuvre par un examen de visu en date du 21 novembre 2024. Ce dernier propose de la dater vers 1893.
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